Introduction
Je tiens à préciser que je ne suis pas psychologue. Ce résumé est le fruit de mon expérience d’expatrié dans différents pays ainsi que de mes observations lorsque j’accompagnais de nouveaux arrivants. Cette expérience m’a permis de constater trois phases lors de l’installation dans un nouveau pays. Il me semble important de comprendre ces trois phases, et de s’y préparer pour réussir son projet d’expatriation. Chaque phase dure 2 à 3 mois en moyenne.
1ʳᵉ phase : l’enthousiasme et la découverte.
Vous arrivez dans votre pays d’accueil. Peut-être était-ce un projet de longue date, ou bien est-ce un peu plus improvisé. Quoi qu’il en soit, vous venez d’atteindre un but ; c’est agréable, n’est-ce pas ? C’est un nouveau départ, une nouvelle vie pleine de promesses ! Il y a de fortes chances que vous vous soyez préparés financièrement à votre arrivée – la plupart des pays l’exigent – alors vous pouvez vous permettre* de vous détendre en mode « touriste ».
- Pensez à garder un peu de réserve, nous verrons cela dans la phase 2.
Vous êtes là pour découvrir finalement. Ainsi, vous sortez autant que possible, vous allez souvent au restaurant ou au café (vous n’avez probablement pas encore de quoi cuisiner), vous allez aux musées si c’est votre truc. La vie est belle, vous voyez tout ce que votre pays a d’intéressant à vous offrir, vous partagez vos émotions avec votre famille, vos amis qui sont restés. C’est un moment rempli d’euphorie, plein d’énergie.
2ᵉ phase : les moments de déprime
Le titre fait peur, mais si vous vous êtes préparés et que vous portez attention aux points décrits après les trois phases, tout va se passer pas trop mal. La première phase a été une grosse dépense d’énergie, physique et morale.
S’en ressent une fatigue physique et… morale. Vous êtes allés à la découverte de votre nouveau lieu de vie, vous avez peut-être dû parler au quotidien une langue qui n’est pas la vôtre (et ce peut être épuisant), vous avez dû vous adapter, oublier certaines habitudes.
Vous êtes maintenant suffisamment installés pour devoir faire face à de nouvelles responsabilités. Certaines choses vont commencer à vous agacer. Il y a aussi plus d’efforts d’intégration à faire, puisque vous n’êtes plus un nouvel arrivant : vous êtes un immigré.
Avec un peu de chance, vous avez émigré en été, par conséquent, cette deuxième phase tombe en automne ou en hiver. Les journées sont alors plus courtes, et c’est plus déprimant.
Pas de panique, c’est normal. La plupart des nouveaux arrivants passent par là.
Si vous arrivez à passer cette étape, vous augmenterez vos chances de rester et de réussir votre projet. À ce moment de faiblesse, la nostalgie peut jouer un rôle important, mais il faut l’utiliser à bon escient.
Rencontrez d’autres expatriés, de votre pays d’origine, mais pas uniquement. Même s’ils ne sont pas du même pays, vous aurez le statut d’expat en commun, de quoi discuter de vos expériences respectives. Internet permet d’avoir accès aux émissions, aux films, aux séries de votre pays… n’hésitez pas à vous en servir.
Si vous avez gardé un peu de réserve financière, profitez-en pour vous organiser un petit voyage : de préférence, dans un pays neutre (qui ne soit ni votre pays d’origine, ni votre nouveau pays). Changer d’air, c’est important, cela permet de souffler. Vous pouvez vous rendre dans votre pays d’origine, voir vos proches. Dans ce cas, attention à ce que la pression nostalgique ne soit pas trop forte et que vous n’ayez pas envie de rentrer définitivement (parce qu’on est bien avec les siens, surtout si on a été déraciné). C’est la phase durant laquelle j’ai observé la plupart des abandons.
Phase 3 : le retour à la normale
Le plus dur est derrière vous. Vous vous êtes accoutumés à votre nouvelle vie. Vous vous êtes fait vos marques, vous avez de nouveaux amis (je vous le souhaite), vous vous êtes construit vos routines, vous vous sentez mieux. Je vous recommande de maintenir un contact émotionnel avec votre pays d’origine (vous tenir au courant, regarder des films, des émissions, retourner voir vos proches régulièrement), quoi que l’on vous dise, c’est important. Avec un peu de chance, vous le verrez avec un œil neuf, extérieur, ce qui peut être plaisant (c’est mon cas).
Conclusion
Ce qu’il faut retenir lorsque l’on prévoit de s’expatrier (ou quand c’est en cours) :
Vous vous installez dans un nouveau pays parce que vous aimez ce pays, parce que vous allez lui apporter quelque chose en échange de son accueil. Si vous comptez tirer des bénéfices de votre expatriation sans contre
Le pays des merveilles n’existe que dans les contes pour enfant (et encore, même dans les contes, ces mondes ne sont pas dénués de défauts). Tout comme votre pays d’origine n’est pas parfait, votre pays d’accueil ne le sera sans doute pas non plus. Cela dit, l’inverse est vrai aussi – quoi qu’on en dise, chaque pays a de bons côtés — si, si ! — Essayez, l’expatriation est une bonne occasion de le voir.
Vous entendrez ou lirez des personnes qui vous diront qu’elles n’ont jamais regretté leur expatriation. Tout s’est bien passé de A à Z, du bonheur sans concession. Tout est tellement merveilleux dans le meilleur des mondes possibles qu’un retour en arrière n’est pas envisageable. Elles ne mentent pas. Le cerveau, contrairement au reste du corps, a cette capacité à filtrer les mauvais moments avec le temps.
Pas de politique dans un projet d’expatriation : S’expatrier pour des motifs politiques, c’est un peu léger. Vous appréciez les personnalités politiques au pouvoir de votre pays d’accueil, très bien, mais le climat politique peut changer très rapidement, quel que soit le pays. La politique dans le monde, ce n’est pas stable, ça change tout le temps.
Comme on dit, l’herbe est toujours plus verte chez le voisin. Si vous voulez vivre chez votre voisin, assurez-vous que ce n’est pas juste pour sa pelouse, mais que vous saurez vivre avec ce voisin, accepter ses habitudes, ses coutumes, que vous saurez lui parler. Acceptez ses règles, parce que vous vivez chez lui, plus chez vous.
Je vous souhaite une très belle nouvelle vie !